« La Marche » : une leçon de tolérance

lamarcheIl existe des films que l’on ne va pas voir pour la magie du cinéma mais pour leur portée historique et didactique. Celui-ci en fait partie. « La Marche » retrace un évènement souvent méconnu – 81% des jeunes en n’ont jamais entendu parler – et donne à réfléchir plus que jamais sur les termes d’égalité et de fraternité dans la société actuelle.

Un jour de 1983, Toumi Djaidja, le jeune président de l’association SOS Avenir Minguettes, blessé par balle sans raison valide par un policier quelques mois auparavant, décide d’agir et d’organiser une grande marche « pour l’égalité et contre le racisme ». Avec des amis, et d’autres, arabes, homos, ou pas, et le prêtre du quartier Christian Delorme, le voilà parti pour un périple à travers la France – de Marseille à Paris – dans une dynamique pacifiste, à la manière du Gandhi du cinéaste Richard Attenborough qu’il vient de voir au cinéma et qui lui a donné l’inspiration. S’entame alors une aventure entre joies et horreurs, entre partage et réflexions,  entachée de violences : on réalise à quel point l’humain est capable d’actes totalement inhumains. Ces scènes de haine prennent aux tripes, c’est un mélange de rage et d’impuissance, on voudrait que cette barbarie soit évitée, mais il est déjà trop tard. Il faut continuer à avancer, à marcher, à lutter, pour que cela ne se reproduise plus.

C’était il y a trente ans tout juste, et pourtant, c’est un sujet toujours – si ce n’est plus – tangible et peut-être pire, banalisé. Les actes racistes faisaient il y a trente ans l’ouverture des journaux télévisés, les unes de la presse, alors qu’aujourd’hui… Ils étaient plus de cent mille personnes à attendre ces héros de la tolérance à Montparnasse. Malgré les avancées, le bilan trente ans après laisse à méditer. « La Marche »  c’est une prise de conscience, une claque dont on sort sonnés. Poignant.

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